SFPO ONCOLIEN
Un commentaire, une suggestion ?
Fiche mise à jour le 19 mars 2024
Télécharger la fiche au format PDF

PEMIGATINIB - PEMAZYRE®

Présentation

Classification médicamenteuse Dosage Photographies
Inhibiteur tyrosine kinase FGFR1, FGFR2, FGFR3 4,5 mg, 9 mg, 13,5 mg

Indications AMM

D’autres indications hors AMM peuvent parfois être proposées

Posologie - Mode d'administration

Une prise par jour, à heure fixe, pendant ou en dehors du repas
       
J1 à J14, reprise à J22

J1

J14

J15

J21

Conditions de prescription et délivrance

Effets indésirables

Toxicité Fréquence Grade Surveillance/Prévention
TROUBLES DIGESTIFS
Diarrhées TRES FREQUENT 1 à 3

Alimentation pauvre en fibre avec féculents, carotte, banane. Eviter fruits, légumes crus, laitages, café et alcool. Hydratation abondante. Prescription possible de traitements anti-diarrhéiques.

Constipation TRES FREQUENT 1 à 2

Alimentation adaptée riche en fibres et hydratation abondante. Exercice physique régulier. Prescription possible de traitements laxatifs.

Nausées TRES FREQUENT 1 à 3

Surveillance de la perte de poids. Alimentation : 1) fragmentée en plusieurs repas légers 2) liquide et froide 3) moins grasse, sans friture ou épices.

Prescription possible de traitements antiémétiques.

Stomatite TRES FREQUENT 1 à 3

Alimentation adaptée en évitant les aliments acides, qui collent et très salés.

En prévention, utilisation d'une brosse à dent souple, d'un bain de bouche avec bicarbonate de sodium sans adjonction d'autres produits et éviter les bains de bouches avec menthol.

En curatif, prescription possible de bains de bouche avec bicarbonate et  antifongique, et de topiques anesthésiants

Secheresse buccale TRES FREQUENT 1 à 2

Prescription possible de salive artificielle.

Anorexie TRES FREQUENT 1 à 3

Privilégier une alimentation plaisir, mettre en place des collations, surveillance du poids.

Troubles généraux
Fatigue TRES FREQUENT 1 à 3

Activités indispensables et celles qui procurent un bien-être à privilégier, activité sportive adaptée et régulière à encourager.

TROUBLES MUSCULO-SQUELETTIQUES
Douleurs musculo-squelettiques, arthralgies TRES FREQUENT 1 à 3

Prescription possible d’antalgiques

TROUBLES CUTANES
Onycholyse, décoloration des ongles TRES FREQUENT 1 à 3

Traumatismes à éviter, coupure des ongles droits et pas trop courts. Utilisation d'un agent hydratant et/ou de crèmes cicatrisantes sur les mains et pieds. Application d'un vernis à base de silicium.
Traitement possible par antiseptique et corticoïdes locaux.

Secheresse cutanée TRES FREQUENT 1 à 3

Utilisation d'un savon doux et d'un agent hydratant, séchage par tamponnement. Exposition au soleil à éviter et utilisation d'un écran total.

Syndrome main-pied TRES FREQUENT 1 à 3

Utilisation d'un agent hydratant et/ou de crèmes cicatrisantes sur les mains et pieds. Prescription possible de crèmes kératolytique à l'urée ou à l'acide salicylique dans les formes hyperkératosiques.

Prescription possible de dermocorticoïdes dans les formes inflammatoires.

Utilisation possible de semelles orthopédiques +/- orthèses siliconées.

Alopécie TRES FREQUENT 1 à 2
Pilosité anormale FREQUENT 1 à 2
Troubles oculaires
Secheresse occulaire TRES FREQUENT 1 à 3

Utilisation possible de larmes artificielles ou collyre anti-inflammatoire. Consultation ophtalmologiste si troubles persistants.

Décollement séreux de la rétine, kératite ponctuée, vision floue, trichiasis FREQUENT 1 à 3

Consultation ophtamologique.

En cas de diminution modérée de l’acuité visuelle avec limitation des activités instrumentales quotidiennes : arrêt jusqu’à résolution puis reprise au palier de dose inférieur.

En cas de diminution marquée de l’acuité visuelle avec limitation des activités quotidienne : arrêt jusqu’à résolution et reprise à 4,5 mg/jour. Si récidive envisager un  arrêt définitif.

TROUBLES DU SYSTEME NERVEUX
Dysgueusie TRES FREQUENT 1 à 2

Alimentation tiède ou froide, ustensile de cuisine métallique à éviter.

Perturbation bilan biologique
Créatininémie augmentée TRES FREQUENT 1 à 3

Surveillance mensuelle créatininémie.

Hyperphosphatémie, hypophosphatémie TRES FREQUENT 1 à 3

Surveillance de la phosphatémie à J14 puis une fois par mois, toutes les semaines si hyperphosphatémie. En cas de recours aux médicaments hypophosphorémiants, risque de diarrhées associée

 Adaptation posologique en cas d’hyperphosphatémie :

  • > 5,5 mg/dL ≤ 7 mg/dL : poursuite Pemigatinib à la même dose
  • > 7 mg/dL ≤ 10 mg/dL :
    • Poursuite Pemigatinib à la même dose + traitement par chélateurs de phosphates (phosphatémie hebdomadaire) jusqu'à un taux < 7 mg/dL.
    • Si taux toujours entre 7 et 10 mg/dL 2 semaines après le début du traitement par chélateurs de phosphates : suspendre Pémigatinib.
      Reprendre Pemigatinib à la même dose lorsque  taux < 7 mg/dL.
    • Si nouvelle hyperphosphatémie > 7 mg/dL, réduire la dose de pemigatinib d'un palier.
  • > 10 mg/dL :
    • Poursuite Pemigatinib à la même dose + traitement par chélateurs de phosphates (phosphatémie hebdomadaire) jusqu'à un taux < 7 mg/dL.
    • Si taux > 10 mg/dL 1 semaine après le début du traitement par chélateurs de phosphates : suspendre Pémigatinib.
      Reprendre Pemigatinib au palier de dose inférieur lorsque le taux  < 7 mg/dL.
    • Arrêt définitif si hyperphosphatémie > 10 mg/dL après 2 réductions de dose.

 

Hyponatrémie TRES FREQUENT 1 à 4

Surveillance mensuelle du ionogramme.

Pour toute information complémentaire concernant les effets indésirables et leur gestion, consulter les « recommandations sur la prévention et la gestion des effets indésirables des anticancéreux par voie orale » de l’Institut National du Cancer

Populations particulières et recommandations

Bilan biologique

Surveillance de la phosphatémie à J14 puis une fois par mois. Surveillance hebdomadaire si hyperphosphatémie. Surveillance du ionogramme, créatininémie.

Grossesse et allaitement

Contraception obligatoire chez les femmes et les hommes pendant le traitement et 1 semaine après. Un test de grossesse doit être effectué avant l’initiation du traitement. Allaitement contre-indiqué pendant le traitement et 1 semaine après.

Surveillance clinique

Surveillance ophtalmologique avant le traitement, tous les 2 mois pendant 6 mois puis tous les 3 mois. Consultation en urgence en cas de symptômes visuels.

Métabolismes et transporteurs

3A4/5 P-gp BCRP 2B6 OCT2 MATE1 OATP1B3
Substrat
Inducteur
Inhibiteur
Voie métabolique majeure / inhibiteur-inducteur puissant
Voie métabolique mineure / inhibiteur-inducteur modéré

Interactions médicamenteuses majeures

Avec les inhibiteurs du CYP 3A4 : augmentation des concentrations plasmatique du pemigatinib pouvant majorer les effets indésirables.

Antihypertenseurs et antiarythmiques : amiodarone, diltiazem, verapamil ; Antifongiques azolés : fluconazole, itraconazole, kétonazole, posaconazole, voriconazole ;

Antibiotiques macrolides : clarithromycine, télithromycine, erythromycine (sauf spiramycine) ;

Antirétroviraux inhibiteurs de protéase : ritonavir, lopinavir, darunavir, atazanavir, fosamprenavir ;

Autre : Cimétidine

Conseil(s) :

Un inhibiteur puissant du CYP3A4 (itraconazole) a augmenté de 88 % l’ASC du pemigatinib. Impact clinique non évalué. Augmentation de l’ASC du pemigatinib comprise entre 50 et 80% avec les inhibiteurs modérés du CYP3A4.

En cas d’association avec un inhibiteur puissant du CYP3A4 : adaptation posologique d’un palier de dose.

Avec les inducteurs puissants du CYP 3A4 : diminution des concentrations plasmatiques du pemigatinib pouvant amener à un risque d’échec thérapeutique

Antiépileptiques : carbamazépine, oxcarbazépine, phénytoïne, fosphénytoïne, phénobarbital, primidone

Antibiotiques : rifampicine, rifabutine

Autres : efavirenz, bosentan, dexaméthasone

Conseil(s) :

Un inducteur puissant du CYP3A4 (rifampicine 600 mg une fois par jour) a réduit de 85 % l’ASC du pemigatinib. Diminution de l’ASC du pemigatinib d’au moins 50% avec les inducteurs modérés du CYP3A4.

Association à éviter.

Contre-indication du milleprtuis en association avec le pemigatinib.

Avec les anti-acides : dimunition de la résorption digestive du pemigatinib, pouvant amener à un risqaue d'échec thérapeutique

Anti-H2 : cimétidine, ranitidine ;

IPP : es/omeprazole, pantoprazole, lansoprazole ;

Pansements gastro-intestinaux

Conseil(s) :

Association à éviter. exposition diminuée chez plus d’un tiers des patients ayant reçu des IPPs. Aucun impact clinique sur l'xposition du pemigatinib n'a été démontré.

Avec les substrats du CYP2B6 : risque de diminution de l'efficacité des médicaments métabolisés par le CYP2B6

Cyclophosphamide, ifosfamide, méthadone, éfavirenz, névirapine, clopidogrel, prasugrel, sertraline, tamoxifène

Conseil(s) :

Surveillance clinique

Avec les substrats de la P-gp : augmentation des concentrations plasmatique des substrats pouvant majorer les effets indésirables.

Digoxine, dabigatran, colchicine

Conseil(s) :

Espacer la prise d’au moins 6 heures avant ou après l’administration d'un substrat de la P-gp ayant un indice thérapeutique étroit.

Interactions avec la phytothérapie

Certaines plantes et ou aliments peuvent interagir avec ce traitement. Néanmoins, les niveaux d’interactions dépendront de l’exposition. La quantité consommée, la fréquence, une supplémentation dépassant l’usage culinaire habituel, devront être pris en compte.

Inhibiteurs du CYP 3A4 :

jus de pamplemousse, jus d’orange amère (orange de Séville), Citron vert, Pomélo, Aloe Vera, Chardon Marie, Curcuma, Fenouil, Fenugrec, Fumeterre, Gattilier, Gingembre, Ginko biloba, Ginseng, Grenade, Gui, Harpagophytum, Huanglian, Lin, Mahonia, Menthe poivrée, Myrtille, Olivier, Orthosiphon, Passiflore, Poivre noire, Prêle, levure de Riz rouge, Trèfle rouge.

Inducteurs du CYP 3A4 :

millepertuis, ail, aubépine, échinacée, kava kava, menthe verte, sauge

Inhibiteur de P-gp :

Pamplemousse, pomelo, thé

Inducteur de P-gp :

Millepertuis

Risque d'hyperphosphatémie :

Aliments riches en phosphate ou compléments alimentaires enrichis en phosphate (consommation quotidienne entre 600 et 800 mg/jour). Consulter le site de l’ANSES pour avoir la teneur en phosphore des aliments.